Interview - Roumégas: "On a l’impression d’être en période de transition"
Midi Libre - 19/09/11
Roumégas: "On a l’impression d’être en période de transition"
Politique
Le leader local d’Europe écologie - Les Verts égratigne l’action municipale et fait le tour de l’actualité.
Vous avez encore raté le remaniement municipal. Toujours pas de Verts dans la majorité, comment l’expliquez-vous ?
C’est à la Ville et au maire qu’il faut le demander. Il en a été souvent question, on pensait avoir trouvé un accord favorable et puis... plus rien. Pas d’explication. Je le regrette.
Peut-être avez-vous été trop gourmand ?
Pas du tout. On devait prendre des positions de façon progressive avec l’accord de tous les groupes. C’était abouti mais Hélène Mandroux aura à assumer ce choix lors
des prochaines échéances.
Quel est votre avis sur le remaniement ?
C’est un jeu de chaises musicales sans véritable cohérence. Quelles sont les nouvelles priorités ? Pour les Montpelliérains, cela ne change rien. Delafosse gérait avec succès la culture et on lui coupe les ailes. Pourquoi ? Il n’y a pas de logique politique.
Comment analysez-vous le fonctionnement municipal ?
On sent que les divisions sont toujours là. Beaucoup de projets réalisés ont été lancés durant l’ancien mandat. On est passé un braquet en dessous en terme d’impulsion. Il faut que
le premier magistrat redéfinisse une vision de la ville. On a l’impression, après la mort de Frêche, d’être dans une période de transition.
Si vous étiez dans la majorité, quel projet bâtiriez-vous ?
Je sais déjà que je ne ferais pas le port fluvial à Port-Marianne. Ce n’est pas crédible. Il est dimensionné pour de petits bateaux par manque de tirant d’eau et à cause des deux heures nécessaires pour rejoindre la mer. Un bassin d’agrément suffirait. On aurait préféré une opération du type Lez vert, où l’on maintient le fleuve à l’état naturel, avec des berges sur lesquelles on peut se promener. Là, on va creuser le lit du cours d’eau, faire un ascenseur à bateau et deux écluses... C’est néfaste sur le plan environnemental.
Vous n’êtes pas non plus favorable au surf parc, la vague artificielle à Odysseum ?
Je lance un appel au président de l’Agglo pour qu’il ne se fasse pas. C’est contraire à l’esprit des surfeurs, qui sont soucieux de la planète. Ce projet énergivore pour des loisirs consuméristes a fait faillite au Japon et en Californie. C’est inepte. Tout comme passer l’Arena en patinoire d’été...
Sur l’A 9, le préfet a suivi l’une de vos recommandations en proposant une autoroute à 90 km/h ?
C’est très bien pour la sécurité et, on ne le dit pas assez, pour la fluidité. Sans compter que l’on pourra créer autant de bretelles de sortie que nécessaire, à Odysseum notamment. Cela ressemble au modèle de Toulouse et il faut aménager les ronds-points pour les décongestionner. Mais on attend la décision du ministère sur le doublement qui ne servirait que les camions espagnols de transit et les touristes qui ne s’arrêtent pas dans la région. Sans compter qu’en cas de doublement, la facture sera énorme pour les collectivités qui hériteront de la gestion de l’actuelle A 9. J’espère que l’intelligence l’emportera et qu’au besoin, l’A 9 passe en 2 X 4 voies sur place, sans créer une nouvelle infrastructure.
Recueilli par YANNICK POVILLON
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« On revendique la méthanisation »
Jean-Louis Roumégas « revendique le choix de la méthanisation, qui reste moins chère et moins polluante que l’incinération». Pour ce qui est des dysfonctionnements d’Ametyst, sévèrement épinglée par la Cour des comptes, il les impute « au délégataire, qui a fait des erreurs.Le feu, à l’origine de tous les problèmes, a pris sur des tapis qui n’étaient pas ignifugés. »
Pour l’écologiste, «on pèche au niveau de la filière globale. Notamment en matière de tri sélectif, où l’on est en retard.» Il prône ainsi une filière plus efficace : « Je le dis sans esprit polémique mais, après l’abandon de Fabrègues, il fallait avoir le courage de trouver un ou plusieurs sites de stockage de déchets. Castries ne suffit pas. Or, le dossier du traitement des déchets, qui est très compliqué, est en panne. Il faut avoir un langage de vérité et bien expliquer les choix qui sont faits. »