Municipales : la démocratie locale au coeur du projet du Printemps Montpelliérain

Metropolitain - 4 octobre 2025
Cédric Nithard

Derrière l'Écologiste Jean-Louis Roumégas, le Printemps Montpelliérain présente la démocratie locale comme socle de son projet pour les municipales à Montpellier.

Le Printemps Montpelliérain fait de la démocratie locale un sujet majeur des municipales à Montpellier. Pour l’Écologiste Jean-Louis Roumégas, entouré de ses partenaires de l’APRÉS34 et de Génération.S, il s’agit du « point faible » de la mandature actuelle. Avec de nombreuses initiatives comme des forums et ateliers thématiques, l’élaboration de leur projet entend justement être une illustration de cette méthode de construction de la ville avec les habitants.

« une autre façon de faire »

Le Printemps Montpelliérain a choisi la démocratie locale comme premier sujet de la campagne. Un « sujet majeur dans l’élaboration du projet », comme l’explique Jean-Louis Roumégas. « On considère que c’est le point faible à Montpellier. On a vu beaucoup de projets qui ont échoué ou se sont mal passés à cause d’un défaut de méthode ». L’Écologiste met en avant les 4 boulevards, la Cité Bergère et la ZAC Mosson Sud. « Pour nous, le défaut principal du mandat qui vient de s’écouler, c’est ce problème de démocratie locale qui ne fonctionne pas, crée des frustrations et qui fait que l’on n’a pas la ville que les gens souhaitent » souligne-t-il.

S’appuyant sur le livre « L’écologie municipale racontée à celles et ceux qui n’y croyaient pas 2020-2026 » dans lequel Philippe Chibani-Jacquot dresse un bilan des mairies écologistes, Jean-Louis Roumégas défend le constat :

 « Il y a eu une réinvention de la démocratie locale qui est finalement leur point fort. Les Écologistes, ce ne sont pas de grands travaux, mais c’est la capacité à dialoguer et à s’occuper du quotidien des gens. On voit bien qu’il y a chez les Écologistes une autre façon de faire que nous voulons incarner à Montpellier ».

« la ville par, pour et avec les habitants »

Une démarche déjà engagée à l’occasion du forum de la participation locale, « un moment bouillonnant », qui sera poursuivi par trois autres sur l’alimentation, l’agriculture et la santé le 18 octobre (14h-17h, MBA, 59 rue de l’industrie), sur l’éducation, la jeunesse et la petite enfance le 15 novembre (14h-17h, Un bar et jivay, 48 square de la Babotte) et sur l’espace public, l’urbanisme et les mobilités le 13 décembre (14h-17h, lieu à définir). Mais également dans un format plus modeste au sein de L’Atelier, le local de campagne du Printemps Républicain (21 rue Saint-Guilhem), avec, justement, de très nombreux ateliers (tous à partir de 18h30) : le marché du logement (9/10), une rencontre avec Sabri Giroud auteur du livre « La Palestine en 50 portraits » (10/10), collecte et traitement des déchets (30/10), des propositions féministes pour la ville de demain (6/11)…

« Aujourd’hui les politiques sont menées sans faire participer les habitants. Nous, nous avons une autre vision : la ville par, pour et avec les habitants. Un élu doit représenter les habitants de la ville, être à l’écoute et porter cette voix », défend Julia Mignacca. Pour y parvenir, des mesures sont ressorties du forum sur la participation locale. Tout d’abord la création de Parlements de quartier, en ayant auparavant redéfini les quartiers par bassin de vie pour les porter à une vingtaine, avec des représentants élus, bénéficiant de budgets dédiés, afin de gérer la proximité et le quotidien. Pour les grands projets ou les sujets impactants, des Assemblées citoyennes thématiques seront organisées mêlant des élus et des habitants tirés au sort.

Que ce soit pour ces Parlements et ces Assemblées, les détails et modalités de fonctionnement sont encore à définir. « Ce serait se tirer une balle dans le pied que de faire une telle annonce, la mettre en place et ne pas écouter les parlements » souligne Kévin Hoareau de Génération.S quand Jean-Louis Roumégas défend : « Il ne faut pas imaginer ça comme des lieux de confrontation, mais des lieux de dialogue entre les quartiers et le conseil municipal ». Boris Chenaud de l’APRÉS34 appuie : « Il faut voir ça comme des points d’appui pour aller plus loin car il y a des urgences. Nous voulons monter des politiques ambitieuses donc on a besoin de la population pour pousser ces mesures ».

Trois agendas parallèles

Avec cette première thématique Le Printemps Montpelliérain avance dans la campagne municipale. Tout comme l’ont fait la semaine dernière La France Insoumise en désignant Nathalie Oziol comme tête de liste et Cause Commune en présentant sept premières mesures. Trois blocs s’étant définis comme une gauche de rupture anti-Delafosse qui pour l’heure construisent chacun de leur côté leur projet. Finiront-ils par se rencontrer ?

« Le Nouveau Front Populaire a fonctionné parce qu’il y avait un programme commun. On fait un programme ensemble et c’est quand on converge vers les lignes que l’on se rassemble. Ce sont les divergences qui font qu’il y a plusieurs lignes et plusieurs candidats. L’addition de logos pour l’addition de logos cela ne fonctionne pas, de l’extérieur les électeurs n’aiment pas ça parce que cela fait arrangement entre partis pour gagner. Le but c’est le projet avant tout et c’est ça qui nous lie » soutient Coralie Mantion.
Il n’y aurait donc rien d’illogique dans ces agendas parallèles des trois blocs pour Kévin Hoareau de Génération.S : « C’est une méthode saine que de commencer à faire émerger des idées, de construire des propositions. Nous ne pouvons pas attendre le mois de janvier pour travailler là-dessus. Cela ne nous empêchera pas ensuite de nous rassembler sur ce socle que l’on est en train de construire. L’un n’empêche pas l’autre ». Même tonalité chez Jean-Louis Roumégas : « On ne met pas la charrue avant les bœufs mais surtout nous ne voulons pas attendre de savoir ce que les autres font avant de travailler. On a commencé en juin dernier, on a beaucoup avancé et on va continuer sans ralentir le rythme »

« Le dialogue existe »

Le Printemps Montpelliérain reste donc dans sa ligne de course même si des rencontres ont déjà eu lieu avec la France Insoumise et, vendredi après-midi, avec Cause Commune. « On s’est dit qu’il fallait rassembler pour éviter un éparpillement trop important. Après, on verra ceux qui arrivent à se rassembler réellement mais aussi à se rassembler sur un projet. On verra bien, le dialogue existe et n’est pas fermé mais on tient à deux choses : une méthode et une cohérence du projet. Parce que rassembler pour rassembler sur des incohérences cela ne fonctionne pas » analyse-t-il.

Conforté par la patronne des Verts Marine Tondelier lors de sa venue à Montpellier, le député Écologiste rappelle : « Pour nous, la question des déchets et du CSR est très importante donc on ne fera pas l’impasse. La méthode et la construction participatives sont également très importantes car on veut vraiment rassembler sur un projet pour Montpellier. Je crois que c’est ce que les Montpelliérains attendent. Nous ne sommes pas sur une démarche qui consisterait à simplement additionner des logos pour des logiques arithmétiques basées sur des élections passées. On veut surtout créer une dynamique et rassembler sur cette dynamique ». Autrement dit, si le dialogue n’aboutit pas au rassemblement, certaines données devraient y contribuer d’ici le 26 février, date de dépôt des listes.