Décision sur l’A9 : Pauvre Monsieur Borloo !
Vendredi 11 juin 2010, Jean-Louis Borloo, dans un courrier adressé au Député Grand, vient de confirmer l’avis émis par la commission d’enquête indépendante qui, en 2007, avait donné un avis défavorable au projet de doublement de l’autoroute A9. En effet, le ministre confirme que le projet de doublement soumis à l’enquête publique en 2006 est abandonné et que la déclaration d’utilité publique est désormais caduque.
Ce courrier est une victoire pour les écologistes et tous ceux qui ont combattu ce projet absurde.
Mais M. Borloo propose une nouvelle enquête publique sur un projet de doublement "court" qui lui semble donc écologique... Quelle reculade pour ménager les susceptibilités des élus locaux pro autoroute en feignant de trancher en leur faveur !
La réalité du dossier est bien différente. La nouvelle enquête publique donnera à tous les citoyens l’occasion de s’’exprimer sur la nouvelle variante proposée, certes plus courte (12 km) et plus étroite (2 fois deux voies), mais toujours aussi inefficace, puisque les problèmes d’engorgement sont aux sorties de l’autoroute. L’entêtement de l’Etat et des élus locaux aura fait perdre plus de 10 ans dans la mise en place d’un schéma routier adapté à l’échelle de l’agglomération de Montpellier. Pourquoi s’obstiner à vouloir faire passer en force un projet d’autoroute, vieux de 25 ans, qui aurait conduit à doubler le trafic de poids lourds et à aggraver la pollution que subissent les Montpelliérains au quotidien ?
L’Etat aurait mieux fait de prendre en compte, dès le début, la proposition des écologistes, reprise par la commission d’enquête, consistant à séparer les trafics locaux et de transit par un aménagement sur place de l’autoroute A9.
Aujourd’hui, le projet est à rebâtir et plusieurs années s’écouleront avant de soumettre à enquête publique une nouvelle solution technique. Dans ce contexte, les écologistes demandent que la solution d’aménagement sur place soit étudiée avec sérieux ; cette solution, la plus raisonnable, a été clairement recommandée par la commission d’enquête en 2007. Ce nouveau délai impose également une accélération de l’offre de déplacement en transports collectifs (tramway, tram-train), seule véritable solution à long terme pour notre agglomération.
En attendant, les Verts de Montpellier constatent l’absence de courage politique et de vision du développement durable de Monsieur Borloo qui, un brin jésuite, et un brin hypocrite, vient finalement de ... ne rien décider pour l’instant ! Une fois encore...
Christian Dupraz, porte-parole des Verts de Montpellier 06 30 39 30 86