Municipales 2026 : les Écologistes lancent un large rassemblement à gauche

Hérault Tribune - 7 juillet 2025 
Cyril Durand

Réunis en assemblée générale le 23 juin dernier, les écologistes montpelliérains ont adopté une stratégie en vue des élections municipales de 2026 qu'ils ont présenté ce lundi 7 juillet à la presse. Objectif : bâtir une alternative de rupture écologique, sociale et citoyenne à la majorité actuelle.

C’est depuis le Quartier Généreux, lieu associatif et citoyen emblématique du tissu montpelliérain, que les représentants des écologistes ont tenu ce lundi 7 juillet une conférence de presse pour acter un premier jalon : le lancement officiel d’un rassemblement large pour les municipales de 2026.
Le choix de ce lieu, “peu soutenu par la municipalité actuelle”, est à lui seul un message politique : “Ce que représente cet espace est en phase avec notre démarche“, a expliqué Jean-Louis Roumégas, tête de liste pressentie pour mener la future campagne municipale. sous la bannière verte.

Douze candidats déjà sur la liste

Le 23 juin dernier, les militants locaux d’Europe Écologie Les Verts ont approuvé à 68,62 % une motion intitulée “Rassemblement pour une alternative écologiste, sociale et citoyenne”, définissant les grandes lignes de leur participation aux municipales. À cette occasion, les douze premiers candidats de la future liste écologiste ont été désignés, en attendant un élargissement aux forces alliées.
L’Après 34, le mouvement citoyen qui veut relancer le Nouveau front populaire (NFP) et milite pour une candidature unique à la présidentielle, a été la première organisation à répondre favorablement à l’appel. Boris Chenaud, membre du comité local de ce mouvement national mené par Alexis Corbière (environ 200 signataires dans l’Hérault, dont un peu moins d’une centaine à Montpellier), a expliqué que cette convergence allait dans le sens d’une “unité sur une base programmatique” avec les politiques actuelles de la Ville de Montpellier, insistant sur “la nécessité de construire une alternative” aux politiques de la majorité conduite par Michaël Delafosse.

Une démarche de “co-construction”

La conférence de presse a permis de détailler les prochaines étapes : un comité de pilotage pluraliste, rassemblant partis politiques, associations et citoyens, animera des conventions thématiques ouvertes. Parmi les axes de travail évoqués : l’adaptation de la ville au changement climatique, avec un “vrai plan canicule”, a dit Coralie Mantion.

“Il faut, par exemple, ouvrir les piscines, les bibliothèques et les musées le soir et penser des accès à la baignade dans le Lez ou la Mosson”, a-t-elle poursuit, en proposant également la “végétalisation massive des écoles et des rues”.

Ils ont également évoqué la mise en place d’un service public local de l’énergie, avec accès universel à une énergie propre et peu coûteuse, une sécurité sociale de l’alimentation, issue de productions locales et une mobilité durable et accessible, “qui ne laisse aucun territoire ni aucune catégorie de population” à l’écart. Les écologistes ont également réaffirmé leur opposition ferme au projet de Centre de valorisation énergétique (CSR), jugé incompatible avec les objectifs de réduction des déchets et de santé publique.

“On veut faire avec les gens, pas à leur place”

Critiquant le manque de concertation des politiques locales actuelles, les intervenants ont mis en avant leur volonté d’instaurer une véritable démocratie locale participative. Assemblées citoyennes de quartier, budgets participatifs renforcés, redécoupage des conseils des quartiers – “sept, c’est trop peu et cela ne corresponde pas à la réalité des quartiers de Montpellier”, a estimé M. Roumégas -, transparence dans l’attribution des logements sociaux et des équipements publics : autant de leviers évoqués pour redonner la parole aux habitants.
“Il ne s’agit pas simplement de partager un programme, mais une méthode. On veut faire avec les gens, pas à leur place, a insisté Jean-Louis Roumégas. Il faut surtout une autre culture des élus. Ils ne sont pas là pour imposer.” Les responsables ont insisté sur le besoin de sortir de l’entre-soi et de bâtir une culture de l’écoute et de la “co-construction”, un terme de la novlangue politico-politicienne usé à force d’être utilisé.

Ouverture à d’autres forces, mais sur des bases claires

Si l’ouverture est affichée, elle ne se fera pas à n’importe quelle condition. “Ce qu’on veut, c’est un rassemblement autour d’un projet de rupture”, a précisé Coralie Mantion. Des discussions sont engagées avec des mouvements citoyens (comme l’Assemblée des Quartiers populaires) et d’autres partis à gauche. “C’est un véritable rassemblement que l’on souhaite, il ne s’agit pas des écologistes qui décident d’ouvrir leur liste”, insiste Jean-Louis Roumégas.
Quid de la LFI, qui est déjà parti dans la course aux municipales 2026 dans son propre couloir de nage ? La position du conseiller municipal René Revol (LFI), favorable au CSR, est d’ailleurs vue comme un point de blocage potentiel à un accord avec les Insoumis locaux (qui avancent déjà en ordre dispersé avant même le début de la campagne).
“Sa position nous pose problème”, a confirmé M. Roumégas, qui a assuré qu’il ne lâcherai pas sur cette question du CSR au cours des négociations qui s’entament avec les autres formations politiques locales. “Nous sommes dans une phase de construction, nous ne sommes pas figés mais nous avons des principes”, a-t-il souligné.

Un appel à construire “le Front populaire municipal de 2026”

Les Écologistes et leurs partenaires assument vouloir incarner une nouvelle dynamique unitaire, à l’image du “Nouveau Front populaire” lancé au niveau national. “Ce que nous lançons aujourd’hui à Montpellier, c’est une version municipale de ce que réclament les électeurs de gauche : de l’unité, de l’ambition, de la clarté”, a affirmé Boris Chenaud, espérant surfer sur la vague des dernières municipales.

En 2020, alors que la candidate d’EELV Clothilde Ollier était donné favorite dans les sondages, elle avait était écartée trois mois avant le premier scrutin par le bureau parisien, jugeant la fracture avec les militants et les adhérents étaient trop grande. Un coup de massue qui avait ébranlé les Écologistes et divisé un peu plus certains partis locaux. “Ce n’est pas du tout Delafosse qui a gagné, c’est nous qui avons perdu”, a lancé ce lundi Boris Chenaud, comptant sur un regain de “cette force citoyenne” favorable pour gagner les prochaines élections. Ou tout du moins espérer convaincre d’autres formations de se rallier à eux en vue du premier tour.