"Une alternative à Delafosse" ou "un rassemblement de gauche" : deux visions vont s’affronter chez les écologistes de Montpellier en vue des municipales

Midi Libre - 21 juin 2025
Yannick Povillon

Jean-Louis Roumégas et Coralie Mantion enregistrent l’arrivée de Julia Mignacca dans leurs rangs.

À neuf mois des municipales, les militants d’EELV de Montpellier s’apprêtent à trancher entre deux lignes irréconciliables : une motion de continuité avec la majorité de Michaël Delafosse, et une liste alternative menée par Jean-Louis Roumégas, bien décidée à tourner la page. Le vote interne du 23 juin pourrait bien redessiner les alliances à gauche.

Il n’y aura finalement que deux lignes pour s’opposer chez les écologistes montpelliérains. D’un côté, celle de la majorité municipale, proche du maire Michaël Delafosse, conduite par Guilhem Vern. De l’autre, une ligne largement majoritaire, portée par le député Jean-Louis Roumégas, accompagnée de Julia Mignacca — longtemps favorable à un rapprochement avec La France Insoumise — et de Coralie Mantion, élue EELV ayant quitté la majorité municipale.

C’est cette seconde liste qui devrait remporter la majorité des suffrages des militants écologistes lors de l’assemblée générale du parti local, prévue le lundi 23 juin. Un vote interne qui donnera le ton pour les élections municipales de 2026, alors que les Verts détiennent l’une des clés du scrutin. Mais leurs visions politiques restent profondément divergentes.

Une stratégie de rupture assumée

Du côté de Jean-Louis Roumégas, la position est claire : "Nous voulons proposer une liste de rassemblement à gauche, en alternative à Michaël Delafosse." Même tonalité chez Julia Mignacca, qui se félicite d’avoir "trouvé un accord politique. Nous allons défendre une stratégie de large rassemblement à gauche… hors PS".

Une ligne que raille Guilhem Vern : "Hors PS, PCF, et des élus écologistes… Il ne restera que La France Insoumise !", ironise-t-il. Le militant entend, quant à lui, "défendre le bilan des écologistes au sein de la municipalité et construire un programme alliant écologie et justice sociale".

Mais cette position se heurte à un écueil : l’absence sur la liste de figures écologistes sortantes, pourtant garantes du bilan du mandat en cours. De quoi fragiliser la légitimité de la motion favorable à la poursuite avec Delafosse.

Les écologistes face à leurs contradictions

"De toute façon, il y a une véritable divergence de fond avec la politique de saupoudrage écologique menée par la majorité municipale", critique Jean-Louis Roumégas. "Nous sommes en rupture sur des sujets majeurs : l’urbanisme, le contournement ouest de Montpellier, la gestion des déchets et le projet de CSR (Combustible Solide de Récupération)."

Problème : ce dernier est désormais défendu par l’Insoumis René Revol."Nous avons effectivement besoin d’une clarification de la part de LFI sur le projet de CSR", reconnaît Julia Mignacca. Et probablement sur d’autres dossiers sensibles.

Ce sera, promettent les protagonistes, l’objet du deuxième acte de la stratégie écologiste pour gagner en 2026. Car de l’aveu même de Jean-Louis Roumégas : "Le chemin est étroit mais il y a un chemin"